Appartement de Lilith

Machinalement, je me mis à mâchouiller une longue mèche de cheveux blonds tout en me plongeant dans une réflexion intense. Etalés sur l’épaisse couverture de mon lit –il pouvait faire froid, en hiver, quand les fenêtres fermaient mal-, des photos de mannequins, en particulier de différentes coiffures et de maquillages, des échantillons de mèches de cheveux colorées, les colorations allant avec, des paires de lentilles de toutes les couleurs, un fer à friser, des brosses, élastiques, barrettes et autres accessoires, un sèche cheveux, une trousse à maquillage, … s’entremêlaient et s’escaladaient vainement pour attirer mon attention.
Mon regard tomba sur une actrice européenne, aux longes cheveux noirs, raides et mi-longs, maquillée d’un dégradé de bleu. Petit à petit, ma future apparence apparut devant mes yeux. Cela faisait si longtemps que je voulais du violet !
*Allez, je me lance !*

Quelques heures plus tard, j’étais transfigurée.
Mes immenses cheveux, coupés de moitiés, étaient teint en un joli violet et mes yeux étaient devenus gris violacé. J’achevai d’ajouter ma touche finale en raidissant la légère ondulation de ma crinière futuriste aux couleurs de coucher de soleil.
Je jetai un regard rapide à mon minuscule appartement rempli de vêtements et d’objets hétéroclites en tous genre qui envahissaient ma chambre-salon-cuisine.
Puis je passai dans la seconde pièce de mon studio -la troisième étant la salle d’eau où je venais de passer un très long moment !- et me saisit d’un minuscule pistolet à deux coups, chargé, et d’un long poignard à la lame métallique très fine et au manche de bois étroit. La première arme irait dans mon manteau et la seconde trouverait place dans l’étui camouflé dans ma botte.

J’avais longtemps réfléchit depuis que Mr Kowaru m’avait engagée comme espionne et, finalement, je m’étais décidée. Les Oroshiis étaient connus pour leur important réseau de prostitution et, après tout, c’était une couverture comme une autre !
Je me rappelai d’une des phrases de Mr Motona : « Il y a, au moins, deux avantages à être une prostituée (il ne disait jamais putain avec ce ton méprisant comme d’autres ‘grands’ qui se croient tout permis !) : tout le monde vante ta beauté et tu es au courant de tout ! » Et justement, j’avais besoin d’être au courant de tout ! Et puis, je ne rechignais pas à entendre un bel homme me susurrer des compliments dans le creux de l’oreille …
Je m’étais déjà longuement renseignée sur la question et j’avais tout préparé pour aujourd’hui. Et j’étais enfin prête !

Je m’examinai longuement dans le miroir mural de la salle de bain. Mes sous-vêtements noirs m’allaient parfaitement et mettaient mes formes en valeur. Je repartit donc dans la pièce principale et fouilla dans la vieille armoire bancale, coincée, dans un coin, entre un vieux bureau enfoui sous les papiers jaunis et la porte-fenêtre de balcon qui ne s’ouvraient plus. L’état de l’immeuble était lamentable mais mon petit chez moi, trouvé après avoir quitté le domaine Motona, me plaisait tout de même.

La plupart de mes vêtements s’amassaient sur le sol mais je finis par dénicher, au fond d’un tiroir, un ensemble de cuir noir.
Il était composé d’une courte, très courte jupette, d’un haut fortement décolleté, attaché autour du cou en formant un col, de longs gants fixés autour de mon majeur, laissant mes autres doigts libres et de bottes montantes.
Le tout était parfaitement aguicheur.

L’avantage de ce genre d’immeuble –j’avoue volontiers habiter le plus délabré !- réside dans leurs sorties par des cours arrières ou par les toits.
Je sortis donc, fermai la porte, donnai un grand coup d’épaule dedans pour bloquer le verrou et tourna la clé. De toutes façons, je voyais mal qui essaierait d’entrer par effraction dans un appartement aussi minable …
J’avais enfilé un long manteau noir, très léger, qui couvrait ma tenue découverte et je grimpai lentement l’escalier lugubre montant au toit. Une fois arrivée là-haut, je passai discrètement dans l’immeuble voisin par le jeu des échelles, plates-formes et escaliers métalliques puis ressortis dans la rue. On n’est jamais trop prudent … Il ne fallait pas que les Oroshiis viennent à savoir qui j’étais !
Le temps était gris mais lourd et je me félicité d’avoir mis une tenue si légère. Malgré tout, le manteau de coton me paraissait être aussi chaud qu’un manteau de fourrure !
*Vivement que je puisse ôter ce foutu bout de tissu !*

Je rejoignis la rue principale et m’éloignai tranquillement, sifflotant un air célèbre de Dir En Grey et laissant dans mon sillage une douce odeur de fleur de cerisier.

[Entrée du Dôjo Oroshii]

[Dojo Oroshii]

Suant à grosses gouttes sous mon long manteau bien trop chaud, j'entrai dans l'immeuble par la cour extérieure. Je longeai le bâtiment et pénétrai dans les couloirs lugubres. L'ascenseur était en panne aussi pris-je les escaliers.
Une fois devant ma porte, je laissai tomber mon lourd manteau et pénétrai dans mon antre.
Me dirigeant vers la salle de bain, je prit une douche glacée avant de m'envelopper dans un peignoir écru.
Fredonnant une vieille chanson, je séchai mes cheveux et enfilai une tenue décontractée.

La faim me tenaillai à présent et je décidai de manger avant mon entraînement.
Je ne savais trop quoi penser de mon entrevue avec Angelo si ce n'est qu'il était très mignon ...
Une fois dans ma cuisine, j'ouvris placards et frigo.
Le néant !

*La poisse !*

Je gromelai un instant. Le supermarché était assez loin et je n'avais aucune envie de ressortir sous cette chaleur !
Les pales de mon ventilateur diffusait une douce fraîcheur dans mon appartement et je n'avais pas envie de la quitter.
De plus, pour le moment, mon porte-feuille criait famine lui aussi !

Je me décidai donc à quémander un peu de nourriture à un voisin ...

[Appartement de Hagen]

[Appartements de Hagen]

Et voilà ... Encore un mal de tête carabiné ! Sympa pour ma première journée de boulot.
Mais qu'est-ce qui m'a pris de boire autant ?!
Ok, le mec était mignon MAIS QUAND MEME !
En plus, du coup, je ne me souviens même plus de ma soirée ...
La poisse.
Enfin, en tous cas, si on a couché ensemble, c'est que ce n'était pas un très bon coup ...
Parce que les bons coups, même ivre morte, on s'en souviens ...

Maintenant, je prie pour qu'il ait compris et qu'il ne me colle pas ...
Se taper son voisin le premier soir ... Nan mais franchement !
Boah ... S'il m'embête, je lui dirais que je sors avec le type d'à côté, ça lui fera les pieds ...

Tiens, tant que j'y pense, je n'ai même pas mangé ses pâtes ...
Remarque, vu la tronche qu'elles ont, ce n'est peut-être pas plus mal ...

Il était mignon. Mais froid, distant. Arrogant, peut-être ?!
Pfff. J'ai décidé de ne me taper plus que des mecs faciles. Après toutes mes histoires foireuses, je me dois bien ça !

Hop ! Un petit tour dans la salle de bain histoire de me rafraîchir, retournement en règles de ma garde robe, enfin trouvé tenue adaptée, boîte de nuit.
Et je n'ai même pas les idées claires !

Pourvu que j'arrive à danser convenablement ...
Sinon, je prétexterai une fatigue passagère. Ou une maladie ...

Bon. Vérification de la tenue.
Vous êtes parfait mon petit soldat, en route !

Et c'est le coeur léger et la tête embrumée que je quitte mon appartement ...

En me demandant si j'allais trouvé quelque chose à manger en route. Parce que, tant que j'y pense, je n'ai toujours pas mangé. Enfin ... Disons que je n'ai plus de souvenirs de hier soir ...

[Boîte de nuit]

(Je m'essaie à un autre style XD)